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Des voisins francophones

 

Des voisins

 

francophones

 Le texte suivant est la réaction d’un
 lecteur belge du «Monde» à un article
 paru peu avant dans ce journal.
    
 J’ai cinquante-cinq ans et je vous lis
 quotidiennement depuis… trente-huit
 ans. J’ai été très intéressé par votre
 éditorial du 16 juillet, consacré à la
5 Belgique fédérale3), qui pose la vraie
 question: un bon divorce ne serait-il pas
 préférable à une séparation des biens?
 En tant que déjà vieux militant
 autonomiste wallon, je vous donne mon
10 sentiment: le nationalisme flamand ne se
 contentera pas longtemps du fédéralisme
 et il y a beaucoup à parier que la Flandre
 abordera le siècle prochain avec le statut
 d’Etat indépendant. Du coup, laWallonie
15 ne pourra rester «belge» toute seule!
 Actuellement, dans le mouvement
 wallon, deux tendances se dessinent:
 l’une indépendantiste et l’autre
 «rattachiste» à la France sous une forme
20 ou une autre d’association privilégiée.
 Depuis quelques années, la tendance
 «rattachiste» progresse et reçoit l’appui
 de certaines personnalités françaises
 comme Jean-Pierre Chevènement,
25 Philippe de Saint Robert, etc.
 Voici une petite trentaine d’années, le
 premier ministre français Michel Debré
 manifestait de temps à autre son intérêt
 pour la cause wallonne et celle des
30 francophones de Belgique.
 Mon souhait est que les élites
 françaises prennent mieux conscience du
 problème wallon et bruxellois; quelque
 4 000 000 de francophones sont liés à la
35 France par la langue et la culture et sont,
 bien souvent, purement ignorés dans les
 hautes sphères parisiennes et dans la
 diplomatie officielle. Les Wallons
 seraient-ils moins intéressants pour la
40 France que les Haïtiens4), pour lesquels
 j’ai beaucoup de respect?
    
 «Le Monde» du 31 juillet 1993

la Belgique fédérale: op 14 juli 1993 heeft het
Belgische parlement een verdrag aanvaard
waarbij België is veranderd in een federale staat

Haïtiens: bewoners van Haïti, een voormalige
Franse kolonie