Priorité aux femmes |
Dans certaines civilisations, une femme, en se mariant, s'éloigne considérablement |
de sa famille et s'intègre à celle dont elle va porter le nom. En France, on pourrait |
croire que les deux époux conservent des relations similaires avec leurs parents respectifs. |
«Pas du tout! explique le sociologue Jean-Hugues Déchau. Comme les Britanniques |
et les Américains, nous vivons dans une société de "matrilatéralité ". C'est-à-dire que |
les petits-enfants sont presque toujours plus proches de leurs grands-parents maternels. |
Explication : les femmes restent en général plus liées que leurs maris à leurs parents. |
Elles ont plus de mal à s'éloigner, habitent encore très souvent près de chez papa-maman, |
sont moins autonomes. L'homme est plutôt "suiviste", il a tendance à se laisser faire |
en ce qui concerne la vie de famille. L'arrivée des enfants est encore une bonne occasion |
de resserrer les liens mère-fille, mais pas forcément belle-mère-belle-fille. Comme |
les grands-parents maternels sont statistiquement plus jeunes que ceux du côté paternel, |
lis sont souvent plus actifs, en meilleure santé, et donc plus disponibles pour s'occuper |
des petits. Une étude réalisée par l'université de Nancy montre que, lorsqu'on interroge |
les enfants, lis semblent en effet plus proches de leurs grands-parents maternels. |
«Madame Figaro» du 25 juillet 1998 |