Parfois le béton a du bon. Celui |
avec lequel a été construit la pièce |
«derrière la porte orange» de la |
vieille faculté des lettres de Lyon, |
par exemple. C’est grâce à lui que |
l’on a pu sauver du feu un original |
de «l’Encyclopédie» et 400 manu- |
scrits. Quelque 4 000 autres livres |
ont également été sauvés des |
flammes grâce à une chaîne de |
professeurs, étudiants, simples |
passants et même journalistes ve- |
nus constater l’ampleur des dégâts |
lorsque la faculté du quai Claude- |
Bernard s’est embrasée, le samedi |
12 juin vers 1h30 du matin. Du |
reste de la bibliothèque inter- |
universitaire il ne reste rien. Entre |
350 000 et 400 000 ouvrages sont |
partis en fumée lors de l’incendie |
que les pompiers n’ont cessé de |
surveiller que dix jours plus tard. |
Les services de sécurité n’ont pas |
encore pu accéder à la totalité des |
parties brûlées. Autrement dit, |
l’inventaire réel et le chiffrage de |
ce «désastre patrimonial» ne sont |
pas encore effectués. Pour l’instant, |
l’urgence est de s’assurer que le |
bâtiment ne risque pas de |
s’effondrer. En premier lieu le |
dôme, à la très belle architecture, |
mise en valeur la nuit par les |
projecteurs de la ville. Depuis le 12 |
juin, le dôme, éventré, calciné, |
n’est plus éclairé. |
Robert Marmoz |
«Le Nouvel Observateur» du |
24-30 juin 1999 |