Background image

terug

Tekst van: Robert Marmoz

Parfois le béton a du bon. Celui
avec lequel a été construit la pièce
«derrière la porte orange» de la
vieille faculté des lettres de Lyon,
par exemple. C’est grâce à lui que
l’on a pu sauver du feu un original
de «l’Encyclopédie» et 400 manu-
scrits. Quelque 4 000 autres livres
ont également été sauvés des
flammes grâce à une chaîne de
professeurs, étudiants, simples
passants et même journalistes ve-
nus constater l’ampleur des dégâts
lorsque la faculté du quai Claude-
Bernard s’est embrasée, le samedi
12 juin vers 1h30 du matin. Du
reste de la bibliothèque inter-
universitaire il ne reste rien. Entre
350 000 et 400 000 ouvrages sont
partis en fumée lors de l’incendie
que les pompiers n’ont cessé de
surveiller que dix jours plus tard.
Les services de sécurité n’ont pas
encore pu accéder à la totalité des
parties brûlées. Autrement dit,
l’inventaire réel et le chiffrage de
ce «désastre patrimonial» ne sont
pas encore effectués. Pour l’instant,
l’urgence est de s’assurer que le
bâtiment ne risque pas de
s’effondrer. En premier lieu le
dôme, à la très belle architecture,
mise en valeur la nuit par les
projecteurs de la ville. Depuis le 12
juin, le dôme, éventré, calciné,
n’est plus éclairé.
   
Robert Marmoz
   
«Le Nouvel Observateur» du
24-30 juin 1999