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Homoparentalité: l’embarras de l’école

Homoparentalité:
l’embarras de l’école

Selon les études, en France, entre 240 000 et 300 000 enfants seraient
élevés par des couples du même sexe.
 
 (1) Lola a 8 ans. En septembre dernier,    relève Sophie, professeur dans une
 la petite fille a changé d’école suite à école de la banlieue toulousaine. Vu les
 un déménagement. A la rentrée scolaire,55 statistiques, l’homoparentalité doit
 Annick, sa maman, a pris rendez- bien exister à notre école. C’est vrai
5 vous avec la directrice, Mme Hulot. qu’avec certaines familles, je me suis
 Mais ce n’était pas pour parler de sa posé la question. Mais rien n’a jamais
 fille. «Je voulais simplement lui dire été clair. Je trouve ça dommage: quand
 que Lola est élevée par deux femmes,60 on n’accepte pas ses choix, les enfants
 raconte Annick, la compagne de sont les premiers à en souffrir.»
10 Virginie. A chaque fois, nous préférons (4) Pour le moment, les professeurs
 prévenir l’école que nous sommes un des écoles ne disposent ni d’aide ni de
 couple pour qu’il n’y ait pas de recours pour les aider à bien réagir.
 surprises. L’entretien avec sa maîtresse65 «Dans les textes, il n’y a rien qui pose
 s’est passé très naturellement. Jusqu’à clairement la question, explique Didier
15 présent, nous avons un bon contact. Ce Genty, directeur d’une école près de
 n’est pas à l’élève de dire à la maîtresse Toulouse et formateur en éducation à
 que sa maman a une amoureuse. la sexualité. C’est quelque chose de
 Quand les parents acceptent leur70 nouveau, les instituteurs sont souvent
 situation, l’enfant se sent mieux.» surpris.» Face à une situation qu’ils
20 (2) Les choses sont simples: il vaut ignorent, les enseignants ont parfois
 mieux informer l’entourage pour des réactions de rejet. «Dans mon
 prévenir les incidents. «Un jour, une école, certains collègues parlent de
 enseignante stagiaire a refusé que ma75 l’homosexualité comme d’un ‘problème’,
 fille mette deux mamans sur son arbre note une institutrice en poste
25 généalogique, car elle n’était pas au dans le Lot. C’est de l’homophobie.
 courant de la situation, se souvient Comment peut-on parvenir à comprendre
 Annick. C’est pour ça qu’il vaut mieux l’enfant si on critique le mode
 en discuter avant.» Mais le discours de80 de vie des personnes qui l’élèvent?»
 cette militante de l’Association des (5) Cependant, il y en a qui ne se laissent
30 parents gays et lesbiens (APGL) n’est pas décourager. Certains enseignants
 pas forcément représentatif d’un sujet font même preuve d’initiative.
 qui reste souvent tabou. Dans les Eviter de parler des parents comme
 petites écoles, il n’est pas question85 «papa et maman», moderniser les
 d’afficher l’homosexualité de ses traditionnelles fiches de renseignements,
35 parents aussi facilement. «Des bavardages, aborder l’homosexualité à
 il y en a partout», affirme Eric. travers des ouvrages de jeunesse,
 Ce papa d’une enfant de 6 ans habite consacrer une séance aux familles
 en province avec son compagnon. A90 recomposées… Autant de solutions
 l’école de sa fille, il est parfois obligé faciles à mettre en place.
40 de forcer un peu les choses. «Tout le (6) Entre l’adoption, l’insémination
 monde sait que nous sommes deux artificielle avec donneur (IAD) et la
 hommes à la maison, souligne-t-il. Si je coparentalité, les formes familiales
 sens des difficultés, je n’hésite pas à95 changent. Les familles monoparentales
 souligner que l’homophobie est punie sont de plus en plus nombreuses et le
45 par la loi!» triangle historique papa-maman-enfant
 (3) Pourtant, les mentalités semblent disparaît peu à peu. Du coup, une
 évoluer. Des programmes des candidats maîtresse a trouvé des trucs. «Je ne
 à la présidentielle aux reportages100 fais plus de cadeaux de Fête des mères
 dans les médias, l’homoparentalité se depuis longtemps. Parce qu’avec les
50 revendique plus qu’avant. [id:37880] couples divorcés, c’est pareil, on ne sait
 les écoles, il est encore difficile d’en plus qui est qui.»
 parler. «Il y a beaucoup de non-dits,