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La carte du désert



Chaque année, quelques centaines de Français optent pour des vacances en randonnée au milieu des dunes
(ici, au sud de Douz)

 (1) Deux heures trente d’avion de Paris    ici, raconte-t-elle en contemplant les
 à Djerba, cinq heures de voiture tout40 belles courbes dessinées par le vent
 terrain: l’oasis de Douz se dessine dans le sable. Toutes mes économies
 enfin à l’horizon. Vaste îlot vert de y passent!»
5 350 000 palmiers situé en bordure du (3) Car ce tourisme d’«aventure»,
 désert tunisien, elle abrite une petite malgré le confort limité qu’il offre, est
 ville de 30 000 habitants. Dans les45 loin d’être bon marché: environ 700
 ruelles où s’alignent petits commerces, euros pour huit jours et 1000 euros
 boutiques de souvenirs et agences de pour quinze jours, en passant par une
10 voyages, les touristes sont plutôt rares agence de voyage comme Terres
 en cette fin de novembre. «L’été, ils d’aventure. «La logistique pèse lourd
 débarquent par cars entiers pour faire50 dans la balance, explique Christophe
 un petit tour de chameau en plein Leservoisier, cofondateur de Terres
 soleil», raconte un commerçant. d’aventure. Outre l’avion, qui re-
15 L’hiver, seuls quelques petits groupes présente environ 30% du prix du
 de randonneurs se mêlent à la popu- voyage, nous devons payer les 4x4 et
 lation locale. Sac au dos et chaussures55 les chauffeurs - pour les transferts -
 de trekking aux pieds, ils flânent un les chameaux et les chameliers - pour
 peu en attendant l’heure du départ. le portage - et, bien sûr, le guide.» Un
20 Loin de la foule des plages, ils ont complément de revenu précieux pour
 choisi de passer leurs vacances au les habitants de cette oasis dont les
 milieu des dunes, à randonner au60 palmiers sont la seule ressource.
 rythme paisible des chameaux avant «Sans cela, beaucoup auraient dû
 de passer la soirée à la belle étoile. prendre le chemin de l’usine et
25 (2) «Les gens recherchent de plus en certaines activités traditionnelles, com-
 plus la tranquillité et la simplicité, expli- me l’élevage de chameaux, auraient
 que Chaabane Chiouchiou, directeur65 peu à peu disparu», commente Sassi.
 d’une agence de voyages spécialisée Guide de randonnée, il effectue une
 dans l’organisation de randonnées dizaine de circuits d’octobre à avril
30 chamelières. Ils viennent passer ici une pour un salaire mensuel de 175 euros,
 semaine ou deux, hors du temps, hors tandis qu’un chamelier touche une cen-
 d’atteinte du téléphone portable et70 taine d’euros pour escorter un groupe
 d’Internet.» Chaque année, quelques de randonneurs pendant quinze jours
 centaines de Français se laissent avec ses trois chameaux. Tous
35 tenter par l’aventure, comme espèrent convaincre un nombre
 Bernadette, 54 ans, qui compte déjà à croissant de touristes d’échanger la
 son actif deux circuits dans le désert75 plage contre les dunes…
 tunisien. « Je ne me lasse pas de venir