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Cocoriquotas ou quotallergie?

Cocoriquotas4) ou quotallergie5)?

1    Le 1er février 1994, un amendement à la loi    
 sur l’audiovisuel, déposé par le député 
 Michel Pelchat, est voté : à partir du 1er janvier 1996, 
 l’ensemble des radios françaises devra diffuser au 
5 moins 40% de chanson française, dont une moitié de 
 nouveaux talents. La cible : les puissants réseaux musicaux 
 - Fun, Skyrock, NRJ - 
 accusés de submerger honteusement 
 la jeunesse d’un bouillon musical à 95% 
10 anglo-saxon. Les ventes des artistes français stagnent. 
 Une croisade s’impose. Laisserons- nous les Madonna- 
 Prince-Jackson piétiner nos60 Leur diffusion est seulement assurée par
 Gainsbourg-Cabrel-Souchon ? Non ! répondent des stations indépendantes ou, dans le meilleur
 en choeur les défenseurs de la chanson française, des cas, par les radios généralistes, qui n’ont pas
15 vite rejoints par les piliers de l’industrie attendu les quotas pour programmer une
 phonographique, qui avaient quelque intérêt majorité de titres en français.
 économique dans l’histoire. La bataille du disque565    Le seul secteur musical où les quotas ont
 est engagée. effectivement rempli leur office est le rap.
2    Après deux ans d’application de cette mesure, Longtemps boudée par les diffuseurs, cette scène
20 un bilan s’impose. Pour simplifier, les forces en en pleine explosion dispose aujourd’hui de
 présence se répartissent en deux camps. D’un puissants relais comme Skyrock et la station
 côté, les « cocoriquotas » ; de l’autre, les « quotallergiques70 parisienne ADO FM, qui en ont fait leur miel.
 ». Version des cocoriquotas : la « Skyrock cherchait à se différencier de la concurrence,
 bataille s’est terminée par la victoire des artistes et on a réalisé que le rap était la
25 français sur l’impérialisme yankee. « En trois musique préférée des 15-19 ans », explique
 ans, les investissements des éditeurs de disques Bruno Witek, consultant pour ADO FM.
 sur les jeunes artistes français ont quadruplé »,75 Depuis, ces deux stations permettent de détecter
 annonce Hervé Rony, délégué général du une multitude de nouveaux talents que l’on
 Syndicat national des éditeurs phonographiques, retrouve parfois sur les autres réseaux.
30 le SNEP, qui regroupe essentiellement les6    Mais, évidemment, on ne peut pas demander
 grandes maisons de disques. à toutes les radios de construire leur
3    Autre motif de satisfaction, souligné par80 programmation sur les golds, le rap ou la jeune
 Pascal Nègre, le patron de Polygram en France : chanson française. A Orléans, Radio Vibration a
 « Les programmateurs musicaux des radios ont tout simplement décidé de ne plus respecter les
35 été contraints à se plonger dans le répertoire quotas. « Nous avons essayé de le faire l’été
 national et à prendre conscience de sa richesse. » dernier, mais cela nous a forcés à modifier la
 Un argument que goûtent assez peu les85 couleur de notre programmation, explique Jean-
 quotallergiques. Pour eux, le problème est Eric Valli, responsable de la station. Résultat, les
 justement d’atteindre 40% de chanson française auditeurs n’ont pas suivi. Il n’y a pas assez de
40 avec un catalogue de nouveautés qu’ils estiment nouveautés françaises pour que nous puissions
 insuffisant. « On y arrive, mais c’est totalement nous démarquer des autres stations tout en
 artificiel, affirme Max Guazzini, vice-président90 respectant la loi. Alors, nous sommes contraints
 de NRJ. Pour une radio qui s’adresse à des à jouer les vilains petits canards, les hors-laloi...
 adultes, le répertoire français est effectivement »
45 très riche, mais nous, notre public, c’est les7    Philippe Gault, président du Syndicat
 jeunes. Pour schématiser, on est coincés entre le interprofessionnel des radios et télévisions
 rap et les boys bands. Et côté variétés, on en a95 indépendantes (Sirti), suggère qu’un bilan de
 vite fait le tour… » l’amendement Pelchat soit inscrit à l’ordre du
4    Il y a plus inquiétant. La nécessité de remplir jour de la loi sur l’audiovisuel, qui sera en
50 les quotas a poussé les programmateurs des principe débattue à l’automne. Pour lui, « les
 radios musicales à « surexposer » quelques quotas doivent être repensés pour être plus
 valeurs sûres de la chanson française : les100 efficaces. Imposer bêtement les 40%, ça rappelle
 vénérables Cabrel-Sanson-Souchon-Johnny- les objectifs de planification soviétique. On
 Goldman. En jargon professionnel, on appelle ça fabrique 200 000 bottes et on réalise finalement
55 des golds. De l’or, en effet, pour leurs éditeurs. qu’il n’y a que des pieds gauches ! »
 Mais pour toute une génération de jeunes talents Guillaume Bara, dans « Télérama » du 1er
 français, les Thomas Fersen, Matthieu Boogaerts,105 avril 1998
 Miossec, le bénéfice est bien moins spectaculaire.

les cocoriquotas : hier gezegd van de voorstanders van quota, het dwingend voorschrijven om een bepaald percentage van de muziekuitzendingen te besteden aan het ten gehore brengen van Franse chansons (cocorico = de schreeuw van de haan, waarbij hier gedacht moet worden aan « le coq gaulois », het Franse nationale symbool).

la quotallergie : het gekant zijn tegen (de invoering van) quota