Les écrivains du moi | des milliers d’ego-chroniqueurs sont | |
Comme nombre de gens de lettres, les Français | déjà en ligne. | |
se livrent au plaisir du journal intime. Aujourd’hui, | Pourquoi écrivent-ils, sur cahier ou sur | |
on estime même à 10% le pourcentage de | écran? Ils le disent très bien: «pour se connaître | |
Français de plus de 15 ans qui ont écrit ou écrivent | », «pour s’analyser», «pour livrer ses pensées | |
un journal. Aux élites intellectuelles qui | », «pour faire de soi un personnage», «pour | |
[id:13906] la part de l’écrit chez les nouvelles générations, | laisser des traces», «pour fabriquer des mots». | |
les chiffres apportent une contradiction | Bien peu d’entre eux osent parler de [id:13909] . | |
incontestable: le journal intime se porte | L’élite intellectuelle leur a confisqué le terme: | |
très bien. Et les nouvelles technologies sont | un journal ne serait qu’un roman raté. Pourtant, | |
venues au secours de ceux qu’un cahier ou que | l’histoire de soi se révèle un genre littéraire | |
leur graphie décourageait. Avec l’ordinateur, | bien précis, avec ses banalités, ses répétitions, | |
une nouvelle population d’écrivains du moi est | son rythme, ses bonheurs d’expression. Prenons | |
apparue, ceux qui préfèrent le tapuscrit au | ce jeune homme décédé peu après d’une maladie | |
manuscrit. Certains d’entre eux [id:13907] sur le | fatale: «Dans mes rêves les plus fous, mes | |
Web, sous le regard attentif des internautes... | parents retrouvent ce journal et décident de le | |
qui ne se privent pas de leur envoyer leurs | proposer à un éditeur qui le publie. Je deviens | |
appréciations. Un véritable journal «live». En | alors, comme Anne Frank, un petit génie littéraire | |
fait, l’intimité est préservée [id:13908] l’auteur | mort-né.» On laisse des traces, même sur | |
reste anonyme s’il le veut. Dans les pays anglosaxons, | le Web ... |