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Au pays des grands hommes

Au pays des grands hommes

Guy Baret

1    Tous les pays, si petits soient–ils, ont leurs    informés que les petits, ce qui leur fait gagner
 grands hommes. Parfois, il faut avoir un25 de précieuses secondes pour édifier des
 regard bienveillant pour les reconnaître, mais digues.
 ils existent. Prenez la Hollande, elle peut3    Tout n’est pas rose dans l’univers des
5 s’enorgueillir d’avoir donné naissance, à quelques grands. Ils doivent faire face à une double
 siècles d’intervalle, à Spinoza et au menace: la mondialisation alimentaire et la
 chanteur Dave. Les Pays–Bas ont un autre30 standardisation européenne. Le hamburger et
 motif d’avoir la tête haute: ils ont non seulement les boissons sucrées ont fini par atteindre le
 ces grands hommes mais tous ses pays des roses et du gouda. Ils grossissent
10 hommes sont grands. Avec une moyenne de désormais aussi vite qu’ils grandissent, sans
 1,85 mètre, le mâle batave bat le record que leur largeur atteigne encore leur hauteur,
 mondial de hauteur, soit 10 cm de plus que le35 heureusement, même si, esthétiquement,
 Britannique et l’Américain. Ne parlons pas mieux vaut être un grand gros qu’un petit
 des Français, pour ménager l’orgueil national. gros. Il y a des normes pour tout: l’espace
215    Leur secret? Deux mamelles: un régime entre les sièges d’avion, la longueur des lits,
 alimentaire riche en produits laitiers et une les poussettes pliables. Ces normes sont con–
 bonne hygiène de vie. On ne saurait exclure40 çues pour un Européen type qui n’existe nulle
 non plus une adaptation au milieu: la Hollande part. Cela réjouit les entreprises dont l’Europe
 étant située au–dessous du niveau de la est le marché domestique. Mais les Hollandais
20 mer, la providence a sans doute veillé à leur doivent se glisser dans le lit des Portugais, qui
 donner une hauteur qui leur permette d’être y ont trop de place, tandis que les bataves
 noyés moins vite en cas de raz de marée. Sans45 n’en ont pas assez. Rien n’est simple.
 compter que, lorsqu’il pleut, ils sont plus vite

«Le Figaro»