La coutume viendrait du Moyen Age. A l’époque, | ||
la peur d'une mort violente par empoisonnement | ||
était si répandue que de pauvres serviteurs | ||
étaient chargés de goûter chacun des plats | ||
5 | destinés aux nobles seigneurs. __27__, lorsqu’il | |
s'agissait de boire à la signature d'un contrat ou | ||
pour sceller un accord, le recours au goûteur | ||
était difficilement envisageable. Ainsi, pour boire | ||
l'esprit (presque) tranquille, on prit l'habitude | ||
10 | d'entrechoquer violemment les verres (alors, de | |
solides coupes en métal) pour qu'un peu du | ||
liquide contenu dans chacun des récipients se | ||
mélange à l’autre. Si l'un des deux protagonistes | ||
avait glissé quelques gouttes mortelles dans la | ||
15 | boisson de son compère avant de trinquer, il | |
aurait risqué de subir le même sort. Regarder | ||
l'autre droit dans les yeux en lui souhaitant la | ||
santé prend dès lors tout son sens. Il ne s'agit | ||
pas de politesse mais bien de s'assurer que son | ||
20 | visage ne se décompose pas à l'idée d'absorber, | |
lui aussi, un breuvage empoisonné. |