Des handicapés font du handi-ski à la Belle Plagne
Depuis le début des années 80, plusieurs ESF¹ de la vallée enseignent le ski à des élèves handicapés, enfants
et adultes. Grâce à l’évolution du matériel handi-ski et à des moniteurs spécialisés, les non-valides peuvent,
eux aussi, goûter aux plaisirs de la glisse et parcourir la montagne en oubliant leur handicap.
Sous l’impulsion de l’Association le Dahu et de Jean- | ||
Paul Villien, moniteur de ski, l’ESF de Belle Plagne a | comme [id:16702] et ainsi oublier son handicap», explique | |
été l’une des premières écoles de ski à accueillir des | Jean-Paul Villien. «Pour les non-valides, pouvoir | |
élèves handicapés. «Le premier stage de handi-ski a | évoluer sur les pistes, cela représente une bouffée de | |
démarré à Noël 82», se souvient Jean-Paul Villien. «A | liberté encore plus grande que pour nous», ajoute-t-il. | |
l’époque, les remontées mécaniques n’étaient pas | Dominique Charles souligne également la soif | |
encore [id:16698], le matériel était totalement bricolé et il | d’apprendre de ses élèves non-valides. «Ils sont très | |
fallait en plus faire face au regard des autres.» | [id:16703] , très à l’écoute, ne se plaignent jamais ni ne | |
Aujourd’hui, même si l’handi-ski reste inconnu | montrent une mauvaise humeur devant l’effort. Pour | |
auprès du grand public mais aussi auprès des | moi, ils sont de véritables exemples pour les autres.» | |
handicapés eux-mêmes, on peut considérer que sur les | On mesure dans ces propos l’intensité de la relation qui | |
pistes, cette forme de glisse est [id:16699]. Il faut dire | relie le moniteur à ces élèves «différents». Des élèves | |
qu’en bientôt 20 ans, les choses ont beaucoup évolué. | qui demandent beaucoup mais qui donnent aussi | |
Certaines ESF comme celles de Belle Plagne ou des | beaucoup en échange. «Enseigner à des non-valides | |
Ménuires, très professionnelles dans l’accueil et | [id:16704] », reconnaît Guy-Aimé Hudry, directeur de | |
l’enseignement du ski aux handicapés, ont investi | l’ESF des Ménuires. «Il faut en effet porter le matériel, | |
beaucoup d’argent dans du matériel spécifique qu’ils | mettre éventuellement la personne sur le télésiège et là, | |
ont mis à la disposition des handicapés. | heureusement, on est très aidé par le personnel des | |
Cet équipement représente un coût très élevé pour | remontées mécaniques. Cette implication du moniteur | |
une école. «Il faut compter entre 12 000 et 18 000 francs | crée un lien très fort avec son élève; ils deviennent de | |
pour un bon fauteuil», indique Pierre Fricout, directeur | véritables copains.» | |
de l’ESF de Belle Plagne, qui possède 16 fauteuils. Ces | [id:16705] l’enseignement de ski aux handicapés reste | |
écoles «pionnières» du handi-ski se sont aussi fortement | à ce jour encore limité à quelques écoles en France et | |
occupées [id:16700] de moniteurs spécialisés. A titre | que l’intérêt de la part des handicapés est grand, Pierre | |
d’exemple, les ESF de Belle Plagne et des Ménuires | Fricout et Guy-Aimé Hudry souhaiteraient que toutes | |
disposent à ce jour de 20 moniteurs spécialisés. | les ESF puissent un jour accueillir des non-valides. «La | |
Ces enseignants ont su répondre aux attentes des | volonté est là. Notre ambition est de la mettre en | |
handicapés qui veulent eux aussi goûter aux plaisirs de | oeuvre.» | |
la glisse. «Notre [id:16701], c’est de rendre autonome | ||
notre élève handicapé. Nous espérons qu’il peut, après | ||
un stage dans notre école, parcourir la montagne | S.C., dans «Infos Tarentaise», décembre 1998/ | |
janvier 1999 |