Les jeux vidéo ne sont plus le privilège de | | perdants présentent encore moins de fair-play |
timides petits garçons. C’est ce que nous | | et se laissent aller à des remarques machistes, |
montrent les filles de la L-team | | assez fâchés de s’être fait battre par des filles. |
(www.l-team.net). Ces filles vont défendre leur | | En général, on pense que les garçons sont |
titre de championne du monde (série féminine) | | plus forts dans les jeux vidéo. Mais pourquoi, |
de Counter Strike. Le principe de ce jeu est | | diable, y aurait-il une distinction homme-fem- |
simple. Une équipe de cinq joueurs a le rôle des | | me dans un jeu où tout le mondeest assis de- |
terroristes qui doivent poser une bombe, cinq | | vant son PC? «Bien sûr, ce n’est pas une ques- |
autres joueurs sont les antiterroristes chargés de | | tion de __[id:11013]__ explique Lili, mais les garçons |
les en empêcher. Tous les douze rounds de trois | | s’investissent plus dans le jeu, les fanatiques |
minutes, les rôles s’inversent. | | jouent plus de trois heures par jour. Nous, on |
Le mélange de stratégie et d’action fait | | préfère garder nos week-ends pour nous.» |
de Counter Strike le jeu en réseau le plus prati- | | Les filles préparent néanmoins minuti- |
qué de la planète. Plus de trois ans après son | | eusement leur stratégie quatre soirs par semaine |
lancement, le succès est toujours là. Une __[id:11010]__ | | durant deux heures. Pas besoin de __[id:11014]__ , les |
dans le monde de l’informatique, où tout se dé- | | parties se déroulent le plus souvent sur Internet. |
mode au bout de six mois. «Des débutants peu- | | Certaines habitent même Marseille ou Tou- |
vent s’amuser, même contre des très bons. Ce | | louse. Les organisateurs ont voulu créer des |
n’est pas le cas dans d’autres jeux très techni- | | tournois féminins afin de permettre aux filles |
ques, tels que Quake III», explique Guitou, | | de percer dans un océan de garçons. «Il nous |
membre de l’équipe qui va se battre aujour- | | est arrivé d’être les seules filles au milieu de |
d’hui contre la féroce L-Team. | | 300 garçons», se souvient Lili. |
La partie commence. Pas question de per- | | Etre __[id:11015]__ présente alors plein d’avan- |
dre la moindre fraction de seconde durant la | | tages… dont un financier. C’est la rareté qui |
partie. Les __[id:11011]__ sont tous des garçons. Der- | | attire les sponsors! Par exemple, le sponsor de |
rière les PC alignés de la L-Team, on peut as- | | la L-Team leur paye voyages, logement et PC |
sister au déroulement des stratégies dévelop- | | pour les compétitions. Un début vers la profes- |
pées après des heures d’entraînement. Kallista, | | sionnalisation, alors qu’elles auraient du mal à |
une jeune brune, choisit la stratégie à suivre au | | battre les meilleurs garçons…! |
début de chaque round. Chaque joueuse - | | Mais amener les filles à de telles compé- |
Kallista, Lili, Gigi, Nikita et Ramdam - a une | | titions adoucit l’image sur les jeux en réseau. |
place déterminée sur l’écran et des rôles précis. | | Car le grand public sait qu’une fille ne va pas |
Les grenades volent, les adversaires, touchés | | développer une passion pour __[id:11016]__ dans la vie |
par une rafale, explosent. C’est rapide, violent, | | réelle parce qu’elle joue aux petits soldats vir- |
mais bien rigolo. Avec la précision des tirs, la | | tuels. «Pour la télévision, tout ce qu’on a gardé |
L-Team a vite battu les adversaires. __[id:11012]__ ? La | | de notre interview, c’est qu’on ne tue pas les |
L-Team gagne 18 à 6. Les garçons disent que | | gens dans la rue!» raconte Lili, irritée. |
c’est la faute des PC mal configurés. Parfois les | | «Phosphore» |