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Orientation métiers

Orientation métiers

De bonnes raisons de devenir prof

Entre 1990 et 1996, le nombre de candidats aux différents concours de l’enseignement a augmenté de 50%.
Parce que c’est un métier formidable ? Oui, mais…


 Corinne :    
 « J’ai toujours aimé l’anglais et je voulais continuer 
 de le pratiquer toute ma vie. Alors j’ai décidé d’en 
 faire mon métier. Comme beaucoup d’enseignants 
5 j’ai choisi ce métier par intérêt pour la discipline en- 
 seignée. Dans le lycée de Lyon où je travaille, je 
 prends plaisir à ce que je fais. Ce n’est pas toujours 
 le cas pour d’autres profs. Ils se disent déçus de ne 
 faire que répéter l’a b c de leur discipline. Il faut 
10 savoir qu’on enseigne toujours à quelqu’un. Et quand 
 l’amour de la discipline est grand chez le prof, l’élève 
 sera vite prêt à vous écouter. » 
  
 Olivier : 
 « Pour moi, il n’y a pas que le travail dans la vie. avez-vous choisi ce métier ? », je réponds toujours :
15 Après ma maîtrise de maths, j’avais le choix entre « Pour le contact avec les jeunes ! » Nous, prof-
 devenir ingénieur ou prof. J’ai choisi d’enseigner40 scitoyens, on nous retrouve le plus souvent dans les
 pour la qualité de vie : plus de liberté, … et puis les collèges et les lycées difficiles. Malgré des situations
 vacances. Plus de trois mois par an, entre 15 et 21 parfois pénibles, je trouve important que tous les
 heures de cours par semaine : voilà de quoi rendre citoyens sachent lire, écrire et compter. »
20 les gens jaloux ! Les profs ont du temps et ils en 
 profitent pour exercer d’autres activités. Mais le Cathy :
 « temps libre » du prof est une illusion à laquelle45 « Depuis le collège, je me suis dit que je voulais faire
 beaucoup se laissent prendre. Car il ne faut pas de l’histoire-géo. Et puis arrivée en maîtrise, j’ai réa-
 oublier le travail à la maison, en moyenne deux lisé que le seul débouché professionnel possible
25 heures pour une heure de cours. Surtout au début, était de devenir prof. C’est ainsi, un peu par hasard,
 quand on manque d’expérience. Faites le calcul : les que j’enseigne dans un collège du Nord, que je suis
 vacances et le « temps libre » des profs sont bien50 arrivée dans le métier. Il est vrai que ce secteur a be-
 mérités ! » soin de personnel : en dix ans, le nombre d’enseig-
  nants du second degré a augmenté de 170%, et
 Christophe : près de 20 000 nouveaux profs seront nécessaires
30 « Mon but est de former les citoyens de demain. De chaque année d’ici à 2005, à cause des importants
 réussir à tirer le meilleur de tous mes élèves. Dans55 départs en retraite. Je me rends compte qu’il est
 le lycée professionnel où je travaille, certains arrivent dangereux de choisir ce métier faute d’autre chose.
 sans aucune notion morale. Notre rôle est de les ai- Pourtant, c’est vrai, il n’y a pas beaucoup de secteurs
 der, d’entrer en contact avec eux. Je me vois autant qui recrutent et, par les temps qui courent, la
35 comme un éducateur que comme un enseignant. De sécurité de l’emploi est extrêmement attirante. »
 plus en plus de jeunes profs prennent en compte 
 cette notion d’éducation. A la question « Pourquoi60 « Phosphore », janvier 1997