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L'agresseur de Warmuz condamné

11     Olivier Eckert, le spectateur du match de football Bordeaux-Lens du 10 septembre,
2 qui avait agressé en pleine rencontre le gardien de but lensois Guillaume Warmuz, a été
3 condamné hier à 4 mois de prison par le tribunal correctionnel de Bordeaux.
24     Ce supporter bordelais est le premier en France à être poursuivi en application de la
5 loi du 6 décembre 1993, destinée notamment à réprimer la violence dans les stades. Cette
6 loi prévoit une peine maximale pour ce genre de délit de 100 000 F d'amende et un an de
7 prison.
38     Olivier Eckert, 31 ans, habitant à Cenon (Girande), a été condamné en plus à une
9 interdiction de tous les stades où jouera le club de football de Bordeaux: les Girondins,
10 pendant deux ans, à domicile ou à l'extérieur. Il devra se présenter au commissariat de
11 Cenon tous les soirs de match, sous peine d'amende de 200 000 F.
412     A la 27e minute de la rencontre, alors que Lens venait d'ouvrir le score, Olivier
13 Eckert, avec 1,40 g d'alcool dans le sang, avait quitté sa place, traversé une fosse de 4 m de
14 profondeur, était entré sur la pelouse et avait donné un coup de poing au-dessus de
15 l'oreille gauche au gardien de but de Lens. Le gardien tombait et Eckert regagnait sa
16 place, avant d'être interrogé et enfermé peu après.
517     Le procureur de la République avait demandé 4 mois de prison et cinq ans
18 d'interdiction de stade, en rappelant qu'Eckert avait déjà été condamné en juin 1989 à
19 trois mois de prison à Monaco pour des violences après match, puis à Bordeaux en février
20 1993 à 5 jours de prison pour les mêmes faits.
621     Maître Bernard Parlange a rappelé que les pertes pour le club des Girondins sont
22 considérables, puisqu'on a défendu au club de jouer un match dans son propre stade, ce
23 qui cause un manque de recette chiffrable à 1 300 000 F. Et il a suggéré qu'on condamne
24 Eckert à nettoyer le stade au lendemain des rencontres qu'il ne troublera plus.
725     Pour la défense, Maître Denys Sutter a rappelé l'enfance de son client, né de père
26 inconnu et abandonné par sa mère, comme ses quatorze frères et soeurs. «Son geste est
27 plus fou que grave, a plaidé l'avocat, c'est la passion qui l'anime, et le football n'a pas
28 besoin de lui pour être discrédité et si le football a déjà mauvaise réputation, ce n'est pas
29 de sa faute.»
 
     d'après «Le Méridional» du 20 septembre 1994