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Archéologie grossière erreur

1 Emile Fradin pourrait parier des flops de la justice en toute connaissance de cause.
2 En 1924, il a tout juste 18 ans lorsqu'il se balade dans le champ de son grand-père, à
3 Glozel, hameau de la commune de Ferrières-sur-Sichon, dans l'Allier. Il découvre des
4 briques1 en terre cuite couvertes d'inscriptions étranges, d'un alphabet inconnu. Il les
5 porte à la société archéologique du Bourbonnais. De grands archéologues, Ferdinand Lot
6 et Emile Espérandieu, croient à l'authenticité de ces briques et estiment qu'elles datent
7 d'environ 8 000 ans avant J.-C.
18     Mais d’autres archéologues assurent que les briques sont des faux de mauvaise
9 qualité, fabriqués par Emile Fradin, qui ne sait ni lire ni écrire. lis lui intentent un procès
10 en 1928 et, comme il dame son innocence et continue d’accuser ses accusateurs, il est de
11 nouveau condamné en 1932, pour diffamation. Bref, Fradin est considéré comme un
12 affabulateur et un faussaire.
213     Quarante ans plus tard, en 1972, des chercheurs du Commissariat à l'énergie
14 atomique étudient quelques-unes des tablettes à l'aide d’une nouvelle méthode appelée
15 «thermo luminescence», lis découvrent que certaines briques datent de 17000 ans avant
16 J.-C. Naturellement, la société archéologique n'a pas reconnu ses erreurs, pas plus que la
17 justice n'est revenue sur sa décision qui qualifiait Emile Fradin d'escroc, de faussaire et de
18 diffamateur.
 
     « L'Evénement du jeudi», 19-25 novembre 1992


noot 1: une brique = een baksteen