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Les petits «jobs» de l'été: «une poire pour la soif»

Les petits «jobs» de l'été: «une poire pour la soif»

11     Qu'ils soient lycéens ou étudiants, nombreux sont chaque année les jeunes qui vont
2 à la recherche d'un petit «job» durant la période estivale. Et si, par le passé, la somme
3 d'argent amassée, aussi modeste soit-elle, servait bien souvent à subvenir aux vacances
4 immédiates, il semble n'en être rien en cette fin juillet 1986. Un motif revient la plupart du
5 temps: «C'est pour la rentrée et la prochaine période scolaire!». Beaucoup de sérieux
6 chez ces jeunes plus soucieux de leur avenir professionnel que préoccupés par les
7 vacances. Nous en avons rencontré quelques-uns.
28     Pour la troisième année consécutive, Gilles a trouvé un emploi à la
9 Foire-Exposition de Neufchâteau. «J'avais deux solutions: ou me consacrer aux
10 vacances, ou travailler. Finalement, j'ai préféré assurer financièrement ma prochaine
11 année scolaire. Cela m'apportera un plus non négligeable. C'est pourquoi je recherchais
12 un travail assez long. Avec la Foire, pas de problème puisque j'y travaille du 7 juillet au 3
13 septembre, date de la rentrée. C'est fatigant comme travail, mais au niveau des relations
14 avec les gens, c'est formidable, surtout durant la Foire proprement dite puisque j'y
15 interviendrai en tant que technicien. Les vacances, ma foi, ce sera pour plus tard. J'ai
16 toute la vie devant moi pour y aller. Et puis, vous savez, la Foire-Expo de Neufchâteau,
17 c'est aussi les vacances, tellement l'ambiance y est à la relaxation.»
318     Nadine pense avant tout à sa future vie d’étudiante. Elève de terminale, après le bac
19 s'ouvre devant elle un avenir professionnel qu’elle désire débuter par une inscription en
20 institut universitaire de technologie, branche technico-commerciale. «S'il n'y a pas
21 moyen, je me contenterai de suivre des cours par correspondance dans la même branche,
22 en prenant éventuellement un poste de surveillante dans un lycée.» En attendant,
23 Nadine, revêtue d'une blouse rose, s'est transformée en sympathique vendeuse au rayon
24 charcuterie et fromages du magasin Intermarché. «Dans le cadre du lycée, nous avions
25 effectué une enquête sur ce magasin et no us avons donc eu des contacts avec les
26 responsables. C'est comme cela que j'ai pu avoir cette place en juillet et en août. Je
27 n'aurai pas de vacances, mais cela ne fait rien. Je préfère que l'argent rentre. Je
28 l'apprécierai lorsque je serai étudiante. Et puis, je ne suis partie que deux fois en
29 vacances. Alors, croyez bi en que cela ne me manque pas du tout. En outre, les clients sont
30 sympas. L'ambiance est différente de celle de l'école. C'est une excellente expérience à
31 tenter. »
432     Charmante étudiante en sciences commerciales, Corinne s’était, l'an dernier,
33 transformée en pompiste. Elle a choisi cette année d'être vendeuse en automobile au
34 garage de l’Etoile, quai Pasteur. «Je pense qu’il faut faire confiance aux jeunes. Il faut
35 bien leur donner leur chance», a expliqué Fabrice Dugrillon, son patron pour quelques
36 semaines. «C’est un job très technique, pas du tout facile. Mais je crois que la verve du
37 vendeur compte aussi pour beaucoup.»
538     Etudiant en seconde année de droit, Franck place aussi son expérience estivale en
39 prévision de la prochaine rentrée scolaire: «J’ai tout simplement expliqué mes difficultés
40 financières, propres d'ailleurs à beaucoup d'étudiants. C'est ainsi que j’ai été engagé. »
41 Chargé d'alimenter les rayons d'un supermarché, Franck y a aussi recherché un travail de
42 deux mois au sacrifice de ses vacances. «L'ambiance de travail est fort sympathique. Et
43 puis, ça change des bouquins. C'est diversifié et très vivant. On ne s'ennuie pas. l'en
44 garderai un bon souvenir.»

l'Est républicain, 31 juillet 1986