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Des grandes surfaces

DES GRANDES SURFACES POUR PRENDRE DU MUSCLE

   Dans quelques semaines, place de la Nation à Paris, le plus grand gymnase privé de France
ouvrira ses portes: 3000 m? pour la culture physique, l'aérobic, la musculation, la danse, les
arts martiaux* avec practice de golf, piscine, sauna, cabine de bronzage, bar-restaurant. Cette
grande surface de la forme sera le huitième maillon de la chaîne des gymnases-clubs qui, en six
5ans, ont révolutionné le marché du muscle et de la condition physique.
   Le principe est simple: des salles vastes, claires, ouvertes de 7 h 30 à 22 heures tous les jours,
des appareils ultramodernes, un personnel attentif et une carte d'abonnement qui permet d'aller
dans n'importe quel club à n'importe quelle heure. C'est la formule la plus souple possible pour
s'adapter aux contraintes de la vie moderne. Cette année, quelque cinquante mille personnes,
10souvent alléchées par une publicité dynamique - les kilos vont en enfer, - passeront au moins
une heure dans un des sept gymnases-clubs déjà ouverts. Patrick Dalia, qui est à la tête de ce
véritable empire de la forme physique, veut bien nous confier que deux cent cinquante personnes
y travaillent à plein temps mais pour le reste il demeure assez discret sur les chiffres.
   L'aventure a commencé en 1979. Un petit gymnase est à vendre à 120 000 F à côté du Cirque
15d'hiver. Patrick Dali a est sur le point de mettre un terme à sa carrière de judoka d e haut niveau.
Il a appris le japonais à l'Ecole des langues orientales et il aura bientôt le droit de plaider. Mais il
pense qu'une salle d e gym peut lui assurer ses arrières.** " Pour me procurer une telle salle ,
il me fallait donner la moitié de la somme comptant. Le Racing Club de France avec lequel j'ai
été deux fois champion de France, m'a prêté 15 000 F. Et un de ses membres, Gilbert Louvier,
20qui est un fanatique du sport, s'est associé avec moi."
   Pendant des mois, Patrick Dalia et un autre champion de judo, Daniel Rychckoff, seront tout
à la fois peintre, manutentionnaire***, entraîneur. Sans oublier la gestion. Depuis, il a fallu
s'agrandir, en achetant d 'autres immeubles.
   "Notre grand démarrage date de septembre 1982 . Nous venions de transformer un ancien
25garage à la porte Maillot. Cela donnait un gymnase style cathédrale très aéré, très clair, où , d'un
regard, on peut embrasser toutes les activités. Nous avons commencé Ie 7, avec les monitrices
d'aérobic Véronique et Davina. Le 19, leurs leçons débutaient à la télé. Cela a été un succès
renversant . Il y avait la queue à leur cours. Il a fallu distribuer des tickets. C'était le coup
d'accélérateur qui a vraiment fait décoller le groupe, qui allait s'installer dans des locaux toujours
30plus grands."
   Contrairement à la génération des clubs qui s'étaient ouverts dans les années 70 pour
"détendre" les cadres stressés, les gymnases-clubs offrent avant tout de la sueur. "L'aérobic ne
représente que 10 à 15% de notre chiffre d 'affaires. Le noyau dur, c'est la musculation." Patrick
Dalia a constaté que la clientèle qui se renouvelait très rapidement au début devenait de plus en
35plus fidèle. "Il y a bien 3% de nos abonnés qui passent tous les jours. Les gens ont bien compris
qu'en matière de condition physique et d e musculation c'est la régularité qui paie. "

Le Monde, 19 octobre 1985

* les arts mariaux = oosterse vechtsporten
** des arrières = (hier) iets om op terug te vallen
*** un manutentionnaire = een magazijnbediende