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Cher cyber-journal

Cher cyber-journal

Les journaux intimes en français se manifestent sur le Net! Des émotions livrées à la curiosité planétaire, ce n'est plus très intime, direz-vous. Ne vous trompez pas...

     étude sur ce thème. «Peu importe que leurs
15 écrits soient destinés à un «cher cahier», à une
 amie imaginaire ou à des internautes
 anonymes. Dans tous les cas, ils font leurs
 confidences l'un à l'autre.»
3 Les journaux en ligne célèbrent la vie
20 quotidienne, parlent des copains, des profs,
 des parents... Ce qui motive les auteurs, ce
 n'est pas ce qu'ils ont à dire, mais surtout le
 bonheur de le partager. Pour communiquer
 avec les autres, ils donnent tous leur adresse
25 e-mail et attendent avec impatience le
 moindre retour. «Sans lecteurs, ils arrêtent
 vite leur travail», note, amusée, Kenya. Un
 auteur de journal lui a confié: «Si je n'ai pas
 assez de messages, je raconte combien je suis
30 triste et hop, j'en reçois plein.»
4 Grâce à ces échanges électroniques, les
 auteurs de journaux intimes forment une pe-
 tite communauté. Les deux tiers sont des
1 Damien a 20 ans et tous les jours, il femmes de 16 à 35 ans. Et le profil des lec-
 rapporte ses bonheurs et ses malheurs35 teurs est exactement le même, les «diaristes»
 quotidiens dans son journal intime. Il ne tient se lisant bien souvent entre eux.
 pas de cahier pour autant. «J'en avais un,5 Comme ils sont peu nombreux, les
5 mais mes parents sont tombés dessus il y a membres de la communauté française ont du
 deux ans et ça a été la crise», dit-il. Depuis, il mal à rester totalement anonymes. Mais le
 a décidé d'utiliser un pseudonyme et de faire40 veulent-ils vraiment? «Ils rêvent presque tous
 ses confidences en ligne. Maintenant, il a d'être un jour publiés», avance Kenya
 «enfin la paix». Zanatta. Ce que confirment ceux qui exposent
210 Un journal intime sur le Net, ça vous leur vie sur le Net. Thierry propose ainsi
 semble paradoxal? «Comme ils ne donnent d'envoyer des copies papier de son journal
 pas leurs noms, les auteurs se sentent pro-45 intime. Sans oublier d'adresser quelques
 tégés», note Kenya Zanatta, auteur d'une enveloppes aux éditeurs parisiens!

David Groison, dans «Phosphore»