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Monica Seles à Paris

Monica Seles à Paris

Voici quelques extraits d'une interview de la meilleure joueuse mondiale de tennis, Monica Seles.

11     - Comment vit-on quand on a 17 ans et qu'on est la meilleure joueuse mondiale de
2 tennis?
3 - Comme je n'ai pas le temps d'aller à l'école tous les jours, je prends des cours
4 particuliers. Je suis très peu à la maison, mais gräce au tennis je peux faire beaucoup de choses
5 fantastiques: je voyage énormément, je rencontre des tas de gens différents, je découvre le
6 monde entier. Rester plus de deux mois dans le même pays et vivre une vie habituelle, cela me
7 semble aujourd'hui impossible.
28     - Que serait pour vous une journée de rêve à Paris sans le tennis?
9 - Ou shopping, du shopping et encore du shopping! Avec une carte de crédit que je
10 pourrais utiliser sans fin. J'aimerais aussi visiter vraiment Paris, qui est une des plus belles villes
11 du monde, découvrir ses monuments, ses jardins et m'installer à une terrasse de café.
312     - Est-ce stressant d' être la numéro un?
13 - Oui, certainement. Chaque joueuse rêve d'être la première. C'est ce qui m'arrive à
14 moi en ce moment. J'ai fait de mon mieux pour arriver au sommet, mais aujourd'hui
15 j'essaie de ne pas trop y penser.
416     - Quand vous perdez un match, est-ce une catastrophe?
17 - Tout dépend du match. Quand c'est en finale, oui. C'est très dur pendant une heure.
18 On se répète tout le temps: «J'avais là, à ce moment précis, une chance que j'ai laissée
19 passer». Il m'est arrivé de pleurer à chaudes larmes après un match perdu, mais c'était il y
20 a longtemps.
521     - Vos parents sont-ils sévères? Ils ne vous laissent jamais seule?
22 - Comrne tous les parents, ils essaient de me protéger le plus possible. Ils ont quitté la
23 Yougoslavie pour être près de moi. Mon père est mon entraîneur et j'ai besoin de ma
24 mère. Vous savez, si je devais me retrouver seule dans toutes ces villes à travers le monde,
25 ce serait terrible pour moi. J'ai besoin de leur présence.
626     - Que voudriez-vous faire plus tard?
27 - J'ai voulu être beaucoup de choses: avocate puis journaliste. Aujourd'hui, si je
28 devais cesser de jouer au tennis, j'aimerais devenir comédienne, faire du théâtre ou
29 tourner dans des films. Dès que j'ai un peu de temps, je prends des cours de comédie.
730     - D'où vient ce cri, que vous poussez chaque fois que vous frappe: la balie?
31 - Je sais qu'on en parle énormément dans le monde entier. Mais voilà: j'avais 12 ans,
32 je participais à un tournoi de juniors à Orlando, en Floride, et ma partenaire poussait sans
33 cesse des cris. Je me suis dit: «Je vais faire comme elle», et, à ma grande surprise, j'ai
34 gagné le match! Alors, j'ai recommencé au match suivant. Maintenant, c'est devenu un tic.
35 Aujourd'hui, je voudrais arrêter. Mais, dès que j'ai un match important, c'est reparti!
836     - Vous vivez aux Etats-Unis. Avez-vous demandé la nationalité américaine comme
37 beaucoup de joueurs de l'Est?
38 - Non, je ne l'ai pas fait. O'ailleurs, je ne pourrais pas choisir de devenir Américaine,
39 Française, Allemande ou Italienne. Il y a plusieurs pays que j'aime, mais je suis
40 Yougoslave et je le reste.
941     - Quel est votre prochain but?
42 - Gagner les quatre tournois les plus importants dans un an, naturellement. Pour cela
43 il me faut gagner Roland-Garros, Wimbledon, les Internationaux d'Australie et Flushing
44 Meadow. Tout un programrne. Ce serait fantastique, mais c'est teIlement dur...
d'aprês Virginie Merlin, dans «Paris-Match» du 6 juin 1991