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Danny, passionnée de l'aile-delta, raconte …

Danny, passionnée de l'aile-delta, raconte ...



11    «Tu es complètement fou», ai-je répondu à mon mari, qui m'avait proposé
2 d'apprendre l'aile-delta. Je me voyais déjà sur, ou plutot sous l'appareil, avec ma
3 silhouette d'asperge, 45 kilos en tout, pas sportive du tout. Pourtant, il n'y avait pas
4 d'autre altemative. Si je voulais, moi aussi, profiter de mes vacances, au lieu de conduire
5 mon mari avec l'appareil de bas en haut, puis de redescendre pour aller Ie chercher, je
6 devais l'essayer. J'ai pris beaucoup de leçons, pendant presque un an.
27    Le jour où l'instructeur m'a dit: «Tu es prête», j'avais la bouche sèche, la gorge
8 serrée et les genoux tremblants. Mais lorsque tous les autres m'ont demandé: «Alors, tu y
9 vas?», je n'ai pas pu refuser. Après tout, pourquoi pas moi? J'étais sous l'aile-delta et me
10 décidai à courir. Tout à coup, la vallée à 300 mètres sous mes pieds. Le gouffre1)!
11 Heureusement, l'aile-delta était là pour me porter, comme un oiseau. Quelle sensation!
12 Quel bonheur! Car un instructeur peut vous apprendre la technique, mais c'est vous qui
13 devez faire le premier pas. Et, croyez-moi, il faut de la volonté. Personne ne peut sauter à
14 votre place.
315    Avec mes 45 kilos, j'ai plus de difficultés que les autres quand les conditions
16 météorologiques sont difficiles. Autre handicap: je n'ai pas la force physique pour
17 manipuler mon aile-delta qui pèse malgré tout 26 kg. Heureusement, mon mari la déplace
18 pour moi. C'êtait d'ailleurs la condition que je lui avais posée avant de me lancer dans ce
19 sport.
420    Pendant nos vacances, nous sommes presque autant en l'air que sur terre. Cela fait
21 maintenant 6 ans que je fais ce sport, mais je suis arrivée à un point où j'aimerais
22 pouvoir prendre une année de vacances pour voler tous les jours.
523    Il y a six ans, j'étais la seule femme en Belgique qui faisait de l'aile-delta. Cela
24 n'était pas assez pour moi. En plus, je voulais excelIer dans ce sport: je voulais voler
25 mieux, plus loin, plus longtemps, plus haut. Je veux atteindre la perfection. Mes records
26 se situent à 2.242 mètres d'altitude, 11 km de distance et deux heures (en fait, 1h55) de
27 vol continu.
628    J'ai dû attendre longtemps avant de recevoir mon premier compliment. Toutefois,
29 après quelques vols, les hommes reconnaissaient que je sais de quoi je parie. Les gens qui
30 dis ent ne rien sentir, ne pas être nerveux avant un vol, ne racontent pas la vérité. Tout le
31 3 1 monde a peur avant, d'ailleurs, c'est cela qui fait tout Ie charme du sport. Dès qu'on est
32 32 en l'air, cette angoisse disparaît et on se sent aussi libre qu'un oiseau.
d'après «Libelle», 5 août 1986

noot 1
le gouffre = de afgrond