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Jean-François Pernette

Jean-François Pernette:«Je passe ma vie dans les grottes.»

 Lorsque j'étais enfant, les endroits    
 mystérieux m'attiraient. Tout 
 proche de ma maison, il y avait 
 une petite grotte où j'allais avec une 
5 lampe et un matériel très simple. 
 J'emmenais souvent mon petit frère. Tu 
 peux imaginer la peur de ma mère! Elle 
 attendait à l'entrée de la grotte et nous 
 appelait de temps en temps pour 
10 contrôler que nous étions toujours là… 
 Après, la passion des grottes ne m'a 
 plus quitté, j'ai toujours aimé la 
 spéléologie! Spéléologie? Un mot 
 compliqué qui n'avait pas de secrets casque sur la tête contre les chutes de
15 pour moi depuis l'enfance. Il vient des pierres et avoir une lampe pour voir dans
 mots grecs spelaiôn (caverne) et logos le noir… et des vêtements chauds car
 (science). C'est la science des grottes.35 sous la terre il fait froid très vite.
 Pour faire des progrès dans cette Un gouffre¹ au bout du monde
 discipline, je me suis inscrit à l'âge de En 1980, j'ai conduit ma première
20 dix ans dans un groupe de spéléologues. expédition en dehors de la France.
 Mon premier choc a été la grotte C'était en Nouvelle Guinée, une île qui
 «Pierre-Saint-Martin». C'est le plus40 se situe au nord de l'Australie. Nous y
 grand gouffre1)de France, près de avons découvert le plus grand gouffre1)
 Bordeaux. J'ai mis dix ans à l'explorer! du monde. Il a une profondeur de 300
25 J'y ai découvert un second réseau² qui mètres et un diamètre d'un kilomètre.
 descend jusqu'à 1 300 mètres sous la C'était fascinant! A l'intérieur coule une
 surface. Pour arriver à cette profondeur,45 vraie rivière. C'est pour ça qu'en
 il n'y a pas d'ascenseurs comme dans spéléologie, on n'oublie jamais
 un métro! La descente demande des d'emporter un canoë avec soi!
30 heures, des jours entiers. Il faut 
 s'attacher avec une corde, mettre un d'après «Cousteau Junior»

¹ un gouffre = een diepe rotskloof met steile wanden
² le réseau = het gangenstelsel