1 | 1 | | Il est cinq heures du matin. Le téléphone sonne dans la petite base de la sécurité |
| 2 | | civile d'Annecy, C'est un gardien qui appelle. Des pierres sont tombées dans le massif des |
| 3 | | Drus et elles ont cassé les cordes d'un groupe d'alpinistes, Il y a des blessés parmi les |
| 4 | | alpinistes. Il faut faire vite. |
2 | 5 | | Francis le mécanicien. René le pilote et deux autres sauveteurs courent vers |
| 6 | | l' Alouette III. On met en marche l'hélicoptère, plusieurs tours de pales-I et les voilà qui |
| 7 | | s'envolent vers le toit de l'Europe, le Mont Blanc. |
3 | 8 | | Une journée ordinaire. En bas, à la base, une nouvelle journée du mois d'août |
| 9 | | commence. Le soleil se lève. Les montagnes sont enveloppées d'une couverture rose. Dans |
| 10 | | l'hélicoptère personne ne voit la beauté du soleil levant, car toute l'équipe est inquiète et |
| 11 | | examine attentivement la montagne. Ou sont-ils? Enfin Francis et ses compagnons voient |
| 12 | | les alpinistes, de minuscules points bleus sur le flanc de la montagne. |
4 | 13 | | Francis ouvre la porte de l’hélicoptère. L'équipage doit agir en une seconde. René |
| 14 | | arrête l'appareil en plein vol. Francis s'occupe du câble qu'il laisse descendre de l'héli. Un |
| 15 | | sauveteur qui est accroché au bout du câble descend vers les blessés, quarante mètres plus |
| 16 | | bas. Les hommes communiquent grâce aux radios qu'ils ont sur leurs casques. Francis |
| 17 | | Delafosse occupe une position-clé. Il entretient la communication entre le pilote qui ne |
| 18 | | voit pas ce qui se passe sous l'appareil et les sauveteurs qui sont en bas, au bout du câble. |
5 | 19 | | Soudain dans la montagne, des pierres commencent à tomber. Le pilote a peur. Une |
| 20 | | seule pierre dans les pales ferait tomber l'hélicoptère. Pendant ce temps, au sol, un des |
| 21 | | sauveteurs a déjà réussi à accrocher l'une des victimes au bout du câble. Francis remonte |
| 22 | | légèrement le câble. Le blessé sera transporté au bout du câble jusque dans la vallée où |
| 23 | | attend l'ambulance avec des médecins. Ainsi commence une journée «ordinaire» pour |
| 24 | | l'équipe des sauveteurs en montagne. |
6 | 25 | | En été, ils doivent parfois passer à l'action cinquante fois par jour: le cas d'une dame |
| 26 | | âgée qui est tombée pendant une promenade dans la montagne, de deux alpinistes |
| 27 | | victimes de l'orage ou d'un parapentiste tombé avec son parachute dans la forêt. «C'est |
| 28 | | beaucoup trop, dit Francis. La montagne fascine de plus en plus de touristes. lis partent |
| 29 | | dans les montagnes sans préparation. Les gens savent-ils qu'un déplacement en |
| 30 | | hélicoptère coûte très cher?» |
7 | 31 | | Francis pratique l'hélicoptère depuis plus de vingt ans. C'est en 1983 qu'il a |
| 32 | | commencé à travailler à Annecy. Pour un secouriste courageux, le sauvetage en haute |
| 33 | | montagne, c'est le travaille plus beau. Mais la montagne est très dangereuse. C'est une |
| 34 | | lutte contre les éléments. Les sauveteurs risquent leur vie. Francis a perdu déjà plusieurs |
| 35 | | de ses collègues pendant des actions de sauvetage. Mais les risques ne découragent pas |
| 36 | | Francis. A son fils de dix ans et à sa femme, il explique souvent que ce métier, Il’ a choisi: |
| 37 | | «J'ai réalisé un de mes rêves d'enfant», dit-il simplement. |