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L'école des champions

L’école des champions


 A Nantes, en France, se trouve l’INES, l’Institut   35 

Des professeurs à l’écoute de leurs

 nantais de l’élite sportive. Cette véritable école 

élèves.

 multisport est née il y a une dizaine d’années. Pour les professeurs, ce n’est pas toujours fa-
 C’est Michel Tronson, ancien professeur de lettres cile de vivre au rythme de l’INES. Par exemple, le
5 modernes et entraîneur de football, qui a créé lundi, les cours commencent un peu plus tard
 l’INES. Il trouvait que les footballeurs devaient40 que dans une école normale. Car le week-end, il
 avoir une meilleure formation scolaire. « Comme y a très souvent des compétitions et il est un peu
 entraîneur de football, je savais qu’il est difficile difficile de se lever ! Mais surtout, tous les jeunes
 de devenir professionnel dans ce sport. Si le de l’école veulent vite raconter leurs résultats. Ils
10 jeune ne réussit pas dans le sport, il ne faut pas se retrouvent dans la salle où on a mis les articles
 qu’il se retrouve sans diplôme scolaire. » Pour la45 de journaux avec les résultats.
 première rentrée scolaire, en septembre 1987, Les professeurs de l’école sont assez heureux
 l’école accueille les futures stars du football de d’être là. Michel Guilloneuf, professeur d’anglais
 Nantes et aussi du football international. Au- trouve que ses élèves sont différents des élèves
15 jourd’hui, l’école s’ouvre aussi à d’autres sports, d’une école normale. Il dit : « Mes élèves ont une
 maintenant douze sports différents.50 manière de vivre qui est différente. Ils ont une
  passion qui, pour eux, est plus importante que
 

Passe ton bac en septembre !

 l’école : le sport. Il faut savoir cela pour mieux les
 Pour être admis comme élève à cette école comprendre. Quand ils ont une blessure ou qu’il
 « sport-études », ce n’est pas simple ! Il faut être va y avoir un match important, ils pensent moins
20 un sportif de haut niveau et être inscrit sur une55 à l’école et je dois changer mes cours. »
 liste du ministère de la Jeunesse et des Sports. Sandrine Ferré, professeur de français est sur-
 Une fois dans l’école, il faut s’habituer à un emploi tout surprise du niveau de ses élèves : « J’ai une
 du temps et à un calendrier de l’année très classe avec un footballeur, un roller, un joueur de
 spécial. La vie de ces élèves sportifs se partage tennis, deux gymnastes. Je suis étonnée de voir
25 entre les cours et les entraînements. Nombre60 que ces élèves, qui ont moins d’heures de cours
 moyen d’élèves par classe à l’école pendant les qu’une classe dans un lycée normal, ont un niveau
 cours : 6 à 8, dont 5 à 7 garçons pour 1 à 2 filles ! comparable. »
 Cours le matin, de 8 à 13 heures, et sport l’après- Nathalie Avril, un autre professeur : « Nos élè-
 midi. Mais il y a aussi les compétitions, alors il faut ves sont passionnés par leur sport et veulent
30 s’habituer… Résultat : les examens ne se passent65 avoir les meilleurs résultats possibles et à l’école,
 pas aux dates normales, comme pour tout le c’est pareil dans presque toutes les matières. »
 monde. Le bac, par exemple, se passe en Pour tous ces jeunes, l’INES, c’est vraiment le
 septembre au lieu de juin car les compétitions paradis.
 sont plus importantes pendant la saison d’été.  
   d’après Christine Sallès, dans « Okapi » du
     22 février 1997