1 | 1 | | Ce prix Goncourt va-t-il changer votre vie? |
| 2 | | - Je ne le crois pas, parce que je continuer ai à écrire. Et tant que j'écrirai , rien ne |
| 3 | | sera jamais très différent. J'avais déjà un public qui achetait régulièrement mes livres. |
| 4 | | Avec ce prix, ce public va de venir plus grand, mais je ne pense pas qu'il rester a aussi |
| 5 | | nombreux. |
2 | 6 | | Pourquoi avez-vous choisi d'écrire en français ? |
| 7 | | - Chez moi , au Maroc, on parlait l'arabe à l'école primaire et on écrivait en |
| 8 | | français. Quand j'étais petit, je pensais que la langue arabe était faite pour parler chez soi |
| 9 | | et dans la rue et le français pour écrire des livres. Alors naturellement, j'ai commencé à |
| 10 | | écrire en français. Pour moi c'était plus facile. D'autant plus que l'arabe que nous |
| 11 | | parlions à la maison est très différent de l'arabe c1assique, celui du Coran", que j'écris |
| 12 | | mal. |
3 | 13 | | En quelle langue les idées et les mots vous arrivent-ils ? |
| 14 | | - Tout cela se mélange, sans système, en deux langues, puisque je suis parfaitement |
| 15 | | bilingue" . Au Maroc, beaucoup de gens de ma génération sont comme moi. Il n'était pas |
| 16 | | besoin d'être enfant de riches pour cela . D'ailleurs, je ne l'étais pas. Mon père avait un |
| 17 | | tout petit magasin de tissus à Tanger. Et mon plus grand souci était de ne pas redoubler |
| 18 | | ma classe, sinon il m'aurait enlevé de l'école. |
4 | 19 | | Avez-vous connu la pauvreté ? |
| 20 | | - Mes deux frères, ma soeur et moi nous avons toujours eu assez à manger et nous |
| 21 | | avons été vêtus correctement. En cela, nous n'avons manqué de rien, je veux dire rien de |
| 22 | | l'essentiel. Mais nous n'avons jamais été gâtés comme le sont les enfants d'aujourd'hui. |
5 | 23 | | Pourquoi êtes-vous venu en France ? |
| 24 | | - J'étais professeur au Maroc, mais je voulais passer un doctorat de psychologie. |
| 25 | | C'était en 1971. Je n'avais pas de bourse d'études mais j'ai obtenu une aide de |
| 26 | | l'association « La vie nouvelle » de 500 francs par mois. Très vite j'ai publié des poésies. |
| 27 | | Et un premier roman a suivi en 1973. J'ai aussi travaillé comme journaliste. Pendant |
| 28 | | quelques années, j'ai été très occupé entre les études, les articles de journaux et les livres. |
6 | 29 | | Avez-vous pensé à prendre la nationalité française ? |
| 30 | | - Non, j'ai une carte de séjour pour dix ans. Je tiens beaucoup à mon passeport |
| 31 | | marocain, que je trouve très digne, et je n'ai pas envie de le changer. Je n'ai pas besoin |
| 32 | | d' un passeport du pays dans lequel j'habite pour prouver que j'ai du respect pour ce |
| 33 | | pays. J'aime et je respecte la France. Je le montre par tout ce que je fais ici. |
7 | 34 | | Après ce succès, comment pensez-vous être accueilli au Maroc? |
| 35 | | - Mon père et ma mère vivent toujours là-bas, ils sont très fiers de ma réussite. |
| 36 | | Mon père a lu tous mes livres, mais ma mère est malheureusement analphabète. L'une |
| 37 | | des choses que je regrette le plus est que je n'ai rien fait pour lui apprendre à lire et à |
| 38 | | écrire. Alors mes livres, je les lui raconte. Et elle en est ravie . |
Le prix Goncourt : de belangrijkste literaire prijs in Frankrijk, die ieder jaar wordt uitgereikt