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La S.N.C.F.: "Aprés chaque Western a la télévision on tire sur nos trains"

LA S.N.C.F.: "APRÈS CHAQUE WESTERN A LA TÉLÉVISION ON TIRE
SUR NOS TRAINS"

 "Nos trains sont attaqués comme l'étaient, autrefois, les diligences du Far West." Voilà ce qu'a
 déclaré la direction des chemins de fer français (la S.N.C.F.) en réaction à l'augmentation des
 actes de vandalisme commis contre les installations et le matériel de la S.N.C.F.: 741 en 1979,
 816 déjà durant les neuf premiers mois de 1980. Cela va, dit-on, du tas de pierres jetées sur les
5 rails jusqu'au tir aux armes de guerre automatiques, soit sur les trains, soit sur les signaux.
 Il y a quelques années, ce genre de crimes se présentait essentiellement autour des villes, le
 mercredi ou pendant le week-end et presque jamais au mois d'août. Maintenant cela se produit
 chaque jour et pratiquement partout en France.
 Par exemple, le 5 octobre dernier, à 20 heures, on a tiré sur le rapide qui relie Angoulême à
10 Bordeaux. Résultat: une vitre brisée et des trous de balles dans toutes les voitures. Il parait qu'on
 a utilisé une mitrailleuse ...
 Enfin, en janvier, deux trains entiers ont brûlé, l'un en gare de Champagne-sur-Oise, l'autre à
 Garches. La réparation a coûté sept millions de francs à la S.N.C.F. Celle-ci a dépensé vingt-trois
 millions de francs, l'année dernière, pour réparer tout ce qu'on a détruit dans les seuls wagons
15 qui roulent dans la banlieue parisienne.
 Que ces méfaits n'aient pas causé de catastrophe, que, jusqu'ici, aucun voyageur n'ait été
 blessé, c'est bien un miracle!
 Mais comment expliquer ce vandalisme?
 "Ceux que nous arrêtons, répondent les dirigeants de la S.N.C.F., sont des enfants de 12 à 16
20 ans. Des bandes de jeunes qui ne pensent absolument pas aux risques qu'ils font courir aux
 voyageurs et qu'ils courent eux-mêmes. Bien sûr, à chaque incident on appelle la police. Cela
 n'empêche pas que, le jour après la projection, à la télé, d'un western présentant une attaque de
 train, on nous signale toujours qu'un ou plusieurs trains ont reçu des coups de feu.
 Quand, quelque part, nous demandons l'aide des parents, les obstacles sur les rails se multiplient
25 en général dans les jours qui suivent: nous avons seulement réussi à donner de nouvelles idées de
 méfaits."
 Faudra-t-il vraiment, pour protéger les trains, isoler chaque ligne par des clôtures¹ comme on
 a décidé de faire sur la nouvelle ligne entre Paris et Lyon, qui sera ouverte en 1981? J'espère que
 non.
 
 France Soir, 1980


¹ des clôtures = hekken