| DENISE FABRE, PRÉSENTATRICE A LA TÉLÉVISION, PARLE
DE SON MÉTIER |
| | "Je n'avais pas de formation professionnelle précise. Alors je suis devenue mannequin dans le |
| | Midi parce que j'avais besoin de travailler et que ce métier m'attirait beaucoup. Mais c'était un |
| | travail pour quelques mois par an seulement et je voulais quelque chose de plus régulier, aussi |
| | plaisant et fascinant que le travail de mannequin. Je rêvais de devenir hôtesse de l'air, mais cela |
5 | | n'était pas encore possible à cause de mon fige. En attendant mes vingt et un ans, j'ai eu la |
| | chance d'être engagée comme speakerine à Radio Monte-Carlo. Comme mannequin, je savais me |
| | présenter. J'étais donc avantagée par rapport aux autres candidates pour ce poste. Sans cela, je |
| | n'avais rien de plus qu'elles pour devenir speakerine. |
| | En 1962, j'ai commencé à Radio Monte-Carlo et j'y suis restée deux ans. Mais je rêvais déjà de |
10 | | devenir présentatrice à la télé à Paris. Mon idole, c'était Catherine Langeais. Quand je ferais une |
| | annonce aussi parfaite qu'elle, je serais vraiment présentatrice, pas avant. Et puis, un jour, il y a |
| | eu une place libre à la deuxième chaîne couleurs de la télévision. Je me suis présentée. Cette fois, |
| | j'avais plus d'expérience que les autres parce que j'avais été speakerine à la radio. J'ai été choisie. |
| | Et là, j'ai vraiment commencé à me passionner pour ce métier. |
15 | | Au début, j'ai rencontré des difficultés énormes. Je suis assez timide et peu sûre de moi. Ça a |
| | toujours été difficile pour moi de parler devant un micro ou une caméra à un public attentif. |
| | Mais c'est justement parce que c'était difficile que j'ai voulu apprendre à être aussi naturelle que |
| | les "grands". |
| | Aujourd'hui, je travaille à la télévision et à la radio en même temps. Je n'ai plus peur de parler |
20 | | en public. La radio occupe toutes mes matinées. Ensuite je rentre chez moi, je me repose, je |
| | m'occupe de mon appartement. Et puis, je pars à la télévision pour la présentation des programmes. |
| | Enfin le samedi après-midi, il y a l'émission télévisée "Restez avec nous". |
| | J'ai besoin de beaucoup de temps pour préparer mes émissions, pour me documenter. |
| | Heureusement, j'aime lire, car vous savez, pour préparer mes émissions de radio, je dois connaître |
25 | | les livres écrits par les gens que j'invite pour mes programmes. En dehors de mon travail, j'aime |
| | les romans policiers et Sagan¹. |
| | Chaque jour est un jour différent, avec un nouvel invité, un domaine qu'il faut connaître. |
| | Comme je suis très perfectionniste, l'étude de chaque domaine me demande beaucoup de travail. |
| | Mais c'est le côté passionnant de ce métier: apprendre chaque jour des choses nouvelles, |
30 | | rencontrer des gens très différents - du plus petit au plus grand. Un jour, par exemple, j'ai été |
| | invitée à l'Elysée² pour un diner avec le Président de la République. |
| | Vous voyez combien ce métier est intéressant. Et si demain je n'étais plus présentatrice, je ne |
| | sais pas ce que je ferais." |
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| | Paris Match, 1981 |