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Emilie, exploratrice des glaces

    30 pouvoir explorer les icebergs que
  j’avais vus d’en haut! Un souvenir
  inoubliable.
  
  Mais tu as dû mourir de froid là-bas!
  Nous étions bien équipés. On avait des
 35 vêtements bien chauds. Mais, quand je
 Tu as vécu un an au pôle Sud, à devais enlever un gant, par exemple,
 l’Antarctique. Qu’est-ce que tu j’avais tellement froid, que ça me
 faisais, au milieu des glaces? faisait presque pleurer! L’hiver, il peut
 J’étudiais l’atmosphère, c’est-à-dire faire jusqu’à -32 degrés, avec les vents
5 l’effet de la pollution. Le pôle Sud est40 les plus violents du monde!
 l’endroit le moins pollué de la planète. 
 C’est pour ça qu’on y fait des Ça doit être très difficile!
 recherches. On essaie de comprendre Non, on s’habitue à tout. Au froid et à
 un peu mieux comment fonctionne l’isolement. Nous étions 26 personnes
10 notre atmosphère avant qu’elle ne soit à la base, à 2700 km des premières
 trop polluée.45 terres habitées, en Australie. Il faut 5
  ou 6 jours pour y aller en bateau! Mais
 Tu étudies donc l’effet de la en hiver il n’y a pas de bateau. On est
 pollution sur notre planète? totalement isolés: on n’avait pas
 Oui. Pour voir si le réchauffement de la d’accès aux sites Internet, pas de télé,
15 Terre fait fondre les glaces de l’Antarc-50 et les communications téléphoniques
 tique, par exemple. Pour cela, j’allais étaient très chères.
 faire des mesures sur la banquise1) 
 deux ou trois fois par mois. A pied en D’où vient cette passion pour
 hiver, en hélicoptère l’été. l’Antarctique?
  Quand j’avais 15 ans, j’ai lu un livre sur
20 Waouh, tu as pris l’hélicoptère!55 l’aventurier Jean-Louis Etienne. Il
 Plusieurs fois même! Le moment le parlait de ses aventures sur le pôle
 plus magique, c’est quand j’ai décou- Sud. J’ai ensuite lu beaucoup de récits
 vert le lieu où j’allais passer un an. Je d’autres explorateurs. C’est pour partir
 ne savais plus où regarder, c’était au pôle Sud que je suis devenue
25 tellement fascinant! La base était60 exploratrice de glaces. Et il faut dire
 presque invisible dans ce monde de que la vie là-bas est encore plus
 neige. Et le contraste entre le blanc du fascinante que je ne l’imaginais!
 continent et le bleu de la mer était 
 magnifique. Quelle joie, ensuite, de